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⇒ASIN, INE, adj.A.— Qui est de la nature de l'âne, de l'ânesse. Qui appartient à l'âne, à l'ânesse. Bête, espèce, gent asine.— Au fig. :• 1. Drôle et profond problème, ces virtuoses qui, selon tous les musiciens, toutes les oreilles non asines, sont en somme des artistes, des metteurs en scène de musique muette, ...VALÉRY, Correspondance [avec Gide], 1906, p. 408.B.— Substantivement (latinisme et emploi à la rime) :• 2. On avait entendu les dociles clarinesSuivre les pas lents ou rapides de l'asine.JAMMES, Les Géorgiques chrétiennes, Chants 1-2, 1911, p. 43.Rem. Asin sert de base dérivationnelle à plusieurs adj. : asinaire : meule asinaire (tournée par un âne) (VOLTAIRE, cité ds LITTRÉ; à noter le lat. asinarius); asinal, en emploi fig. : l'usuel diplôme asinal (VALÉRY, Lettres à quelques-uns, 1945, p. 20; à noter le lat. asinalis); asinier : les culbutes faites et les vainqueurs « asiniers » couronnés (E. DE GUÉRIN, Lettres, 1847, p. 498; également cité ds LITTRÉ); asinin, en emploi fig. : dureté asinine (d'un imprimeur) (GUEZ DE BALZAC, cité ds LITTRÉ; du lat. asininus); asiniste ,,mot de plaisanterie forgé par Voltaire`` (LITTRÉ).PRONONC. ET ORTH. — Asine : [azin]. — Asinier. Seule transcr. ds LITTRÉ : a-zi-nié, nié-r'. Asinin, ine. Dernière transcr. ds DG : à-zi-nin, -nin'. Asiniste. Seule transcr. ds LITTRÉ : a-zi-ni-st'.ÉTYMOL. ET HIST.I.— Adj. 1620 beste asine (Variétés histor. et littér. ds DELBOULLE, Recueil de vieux mots d'apr. DG); en 1694 Ac. note que l'adj. asine ,,n'est en usage qu'en ceste phrase, Beste asine`` et qu'il est ,,de peu d'usage``, Ac. 1835 qualifie l'expression bête asine de ,,peu usitée``.II.— Subst. 1. 1307 asine « ânesse », latinisme (Marco Polo, éd. Pauthier, p. 270 ds GDF. : Il ont grandismes quantites de bestiames ... il ont vulpes toutes noires et grant, il ont asines sauvages), attest. isolée; 2. XIXe s. région. « id. » (E. DE CHAMBURE, Glossaire du Morvan, Paris-Autun, 1878 : al ô été qu'ri son asine).I issu, par superposition syllabique, de asinin, asinine attesté dep. le XVIe s., notamment dans l'expr. bête asinine (LEMAIRE DE BELGES, Illustr., I, 22 ds HUG. : Le bon pasteur Royal ... informoit ses enfans de la conduite et nourrissement de toutes autres bestes bovines, chevalines, asinines) et empr. au lat. asininus « particulier à l'âne, de la nature de l'âne » attesté dep. VARRON (Rust., 2, 8, 2 ds TLL s.v., 789, 18) qui est normalement à l'orig. de la forme pop. correspondante, l'a. fr. asnin, attesté dep. la fin du XIIe s. (Renart, éd. Méon, 9807 ds T.-L.). II 1 empr. au lat. asina « ânesse » attesté dep. VARRON (Rust. 28, 1 ds TLL s.v., 795, 6); II 2 représente prob. une ell. de bête asine (FEW t. 1, p. 154 a).STAT. — Fréq. abs. littér. : Asine. 3. Asinier. 1.
Encyclopédie Universelle. 2012.